« Commencing countdown, engines on »

« Bonsoir mademoiselle ***, je suis Mr *** de l’hotel de police. Pourriez vous me recontacter au *** s’il vous plait. Mon message téléphonique fait suite à la lettre adressée par votre avocat. « 

J’ai reçu ce message sur mon répondeur au moment où j’y étais le moins préparée.

Après avoir évité de justesse une violente crise d’angoisse, et passé deux coups de fils pour contenir le choc, me voilà pour vous tenir au courant. Je n’ai pas eu de détails concernant l’objet de cet appel, mais il y a de très forte chances pour que ce soit dans le but de programmer l’audition à la brigade des mœurs.

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Anecdote #6 : « Tu es poussière.. »

C’est un peu le sentiment que j’ai lorsque je tente de prendre de la hauteur, de voir les choses avec davantage de recul. Calmement et douloureusement, je fais le constat… Et je vois des lambeaux, des ruines.

Comment un père peut-il faire des lambeaux de son enfant ? Détruire avant même de créer ? Je dois parfois redigérer cette réalité, me rappeler que ce n’est pas un mauvais rêve, et que je ne vais pas me réveiller.

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Anecdote #6 : Se faire violence

« Allez, réveille-toi ! » « Bouge un peu ! » « Tu as besoin de te motiver. » « Bon allez, fais quelque chose ! ! »

Comment expliquer qu’il ne s’agit pas de motivation? de courage? de force? Comment expliquer que je ne fais rien parce que je n’en suis pas capable ? Que tout ce qui vient de moi me dégoûte et me révulse ? Ce que je fais, dis, pense, crois, espère. Comment expliquer que me regarder devant la glace est une douleur à laquelle je résiste, masochiste, jusqu’à ce que toutes les parties de mon corps au grand complet aient subi la piqûre de mes critiques ?

La seule chose que je sache faire dans ces moments, et dans laquelle je suis passée experte, c’est être impitoyable envers moi-même.

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Des lumières sur les zones d’ombres ?

Je vous livre un article un peu particulier aujourd’hui, puisque je vous fait part d’un petit projet qui me reste en tête depuis plusieurs jours, et que j’ai décidé de faire naître, là, aujourd’hui.

Comme je l’ai écrit il y a quelques temps, je tiens à un espace où les victimes peuvent trouver réconfort, courage et solidarité, mais je tiens également à un espace d’information, et enfin à un espace de partage.

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Anecdote #5 : Disposer de sa propre vie, ça se mérite.

Je suis née, et j’étais moi. J’ai été moi, sûrement, pendant quelques mois. Puis il a réalisé qu’il avait un enfant .. et il m’a perçue comme son miroir, un deuxième « lui », la chaire de sa chaire…. au sens horriblement stricte du terme.

Et dès lors, j’ai commencé à être moins moi, et il a commencé à me rendre plus lui.

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Anecdote #4 : Le déni de réalité

Comme une sorte de sidération. Tout est vide. Pas noir, ni obscur, ni lointain, ni flou… mais vide.  Plus rien n’a de sens que je sois capable de comprendre, et encore moins de mettre en mots.

Lors de ces passages à vide, je n’ai pas le temps de digérer mes pensées, de les assimiler – je n’ai pas le temps de les écrire. Je ne suis même pas certaine que dans de tels moments, je veuille en avoir la force ou le courage.  Elles glissent en flot d’auto-accusations, d’auto-agressions, et de vérités piquantes. Et je les laisse glisser, et m’atteindre toute entière.

Et à la fin, je ne connais que la honte, la haine de mon corps, et la vanité de mes batailles.

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Les maux et les mots

Pardon. Je n’ai pas écrit depuis un petit moment, je sais.

Je dis pardon parce que je me sens, quelque part, investie d’un  devoir envers ce blog, et envers ses quelques lecteurs – que je remercie.

J’ai parfois des petits (parfois des gros) passages à vides – longs, pénibles, semblant sans fin.. et il m’est difficile d’écrire dans ces moments. Cette bonne vieille paralysie des mots hein (quoi? je n’aurais donc pas nommé mon blog par hasard? Eh bien non!)

Quoiqu’il en soit, je viens vous dire que la période sombre n’est pas finie. Mais j’écris (j’essaie très fort, tout du moins), et suis très bientôt de retour avec un nouvel article.

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Anecdote #3 : Parle à mon corps, ma tête est malade

Ah, la psychosomatique. Fascinante. Infiniment complexe et terriblement limpide à la fois.

Si j’étais en pleine conversion hystérique (il s’agit, pour résumer dans les très grandes lignes, de conflits psychiques qui s’expriment sous forme de troubles somatiques – donc par le corps. Ils fonctionnent en quelques sortes comme un symbole de l’état psychique).. Eh bien mon corps me dirait certainement « tu es mal dans ta peau » ou « tu es tiraillée« , ou « ça te démange (de faire/dire quelque chose) » ou « tu te fais du mal »…

Depuis que j’ai porté plainte contre mon père, ma peau me démange à tel point qu’elle devient une douleur.

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Demain à 11h00…

Je vais oser confronter celui qui m’a brisé… à la réalité.

Pas celle qu’il a inventée, manipulée, au sein d’un huit clos familial déchiré par les doutes, le malaise et l’incrédulité. Non. Une réalité sur laquelle il n’a pas d’emprise, cette fois.

Je vais porter plainte pour agression sexuelle. Je le sais, j’en suis sûre et certaine : je suis tétanisée, mais je vais me lancer. Je vais le faire… Lire la suite